La poésie a peu de poids contre les chancelleries et les nations en rut. Mais au moins elle permet de réfléchir, de penser, de ne pas souscrire à une chasse aux sorcières de plus, de ne pas se ranger du côté des partisans impénitents d’un impérialisme et de méthodes de déstabilisation sophistiquées surannés.
Plus que jamais un contre-discours sur la guerre est nécessaire
Dans beaucoup de pays, une langue nationale étouffe des cultures, des langues qui sont parlées par une grande partie de la population. Les vieilles nations se sont souvent unifiées en imposant une langue unique, et bien sûr, une pensée unique également. Elles n’ont pas fait le détail, perpétrant parfois des génocides, organisant des coups de force, menant des guerres interminables. Parfois ces langues nationales ne furent que des fabrications artificielles, que l’instrument d’un programme, de conquêtes. Elles ont servi de prétexte à des pillages bien plus qu’elles n’ont servi à apaiser les foules.
Mais en est-on encore là de nos jours. Certains le pensent. En Belgique, par exemple, il n’y a pas si longtemps que, forts d’une administration se passant dans la même langue, le français avait tendance à coloniser le nord du pays. Beaucoup de difficultés ont été résolues quand l’enseignement a été donné en flamand dans le nord du pays, quand l’administration est devenue bilingue à Bruxelles.
La Suisse s’en est très bien tirée en basant ses divisions administratives sur l’emploi des langues. Dans les quatre régions linguistiques du pays, la langue régionale sert dans l’administration, et a cours à l’école. Chacun parle sa langue.
A peine indépendante, l’Ukraine a voulu interdire le russe, parlé par une bonne moitié de la population et qui est la langue maternelle d’un quart d’entre elle. Pire. En provoquant une guerre, fidèle à certaines méthodes régulièrement utilisées dans les anciens empires de la région, on a voulu épurer ethniquement le pays, se débarrasser des russophones et de ceux qui parlent une langue hybride entre le russe et l’ukrainien.
Manipulé par les USA, le gouvernement ukrainien n’a eu de cesse de provoquer une guerre avec la Russie que les Américains espèrent écraser, dominer, et dont ils espèrent surtout accaparer les richesses. C’est chose faite. La guerre a éclaté. Condamné par la cupidité de son système financier l’Occident en revient aux méthodes de jadis, à ses vieilles obsessions, au vieil impérialisme. Alors que tout devrait l’en dissuader. Que des dangers gravissimes menacent l’environnement, la santé, que les dérives de son ultralibéralisme menacent la liberté elle-même.