Haro sur la culture : résumé de la situation

Avanti populo!

Haro sur la culture : résumé de la situation

Avant, seule une élite s’intéressait à la culture. Il y avait un malaise. Il semblait que les masses n’avaient plus rien à voir avec la culture. On a trouvé qu’il fallait changer cela. L’enseignement public était devenu obligatoire pour tout le monde, et il n’était plus question de dédaigner le petit peuple, de critiquer son ignorance. Il s’agissait d’intéresser les masses à la littérature, voire même à la philosophie, à la peinture, à la danse, à la musique. Il s’agissait aussi de les endoctriner pour les sortir des griffes du marxisme. On a dit qu’il fallait démocratiser la culture, qu’il fallait changer de politique culturelle.

Petit à petit, on a créé, fondé pléthore d’institutions, de centres culturels, multiplié les subsides pour permettre à plus de monde d’assister à des évènements culturels. On a mis sur pied toute une machinerie. Des festivals ont vu le jour.

De ce fait, ledit secteur culturel s’est développé. Il est devenu aujourd’hui un gisement d’emploi important.

Aujourd’hui, il y a des experts qui disent qu’on n’a rien démocratisé du tout. Pour eux, la création de toutes ces infrastructures, les missions assignées à la culture ont été de la poudre aux yeux. On entend aujourd’hui des points de vue que, pendant longtemps, il était impensable pour des responsables politiques de défendre officiellement, mais qu’on professait en privé. G.-L. Bouchez, un ministre belge appartenant à la droite extrême, sinon à l’extrême-droite, vient, dans un interview, de traiter la production culturelle actuelle de bouillie pseudo-intellectuelle. Il l’a assimilée à du gauchisme. Son parti est au pouvoir. Il n’a guère changé de point de vue à propos de la culture, il ne change pas souvent de point de vue, mais alors que, jadis, il se contentait de mettre des bâtons dans les roues aux responsables de la politique culturelle, il n’a plus peur désormais de faire carrément état de son véritable point de vue.

Aujourd’hui, plusieurs types de cultures semblent se juxtaposer.

Celle qui existe depuis toujours grâce aux sponsors, au mécénat ou à la philanthropie. Celle qui doit en partie son existence à cette fameuse politique culturelle, à l’état. Un secteur qui s’est beaucoup développé. Tertio, une industrie culturelle que les grands états industrialisés ont fortement promu. Un petit pays comme la Belgique a plutôt tendance à subsidier l’industrie culturelle de quelques grands pays, histoire d’accéder à la même culture que les masses de autres pays industrialisés.

Et enfin, la plupart des états financent depuis toujours un orchestre symphonique, et quelques institutions très sélectes et symboliques censées représenter la culture de leur pays. Les évènements qu’elles organisent servent de vitrine à ces derniers. Cet orchestre est souvent chargé d’interpréter de la musique lors de grands évènements.

En l’occurrence, c’est le fameux secteur social culturel qui est concerné par les critiques du nouveau gouvernement.

Depuis quelques décennies, l’état permet de vivre à des centaines de groupes de musique, de troupes de théâtre. Pour lui, cela ne change pas grand chose. Au lieu d’octroyer des allocations de chômages, à certaines conditions, comme avoir eu droit à un certain montant de rémunération en tant qu’artiste au cours des cinq années écoulées, il octroie des allocations d’artistes.

Pendant longtemps, pour vivre, les artistes ont dépendu des riches, ou devaient l’être eux-mêmes. Les riches se sont toujours fait entourer d’artistes. Marx lui-même a été entretenu par Engels, un industriel. Rousseau doit à un mécène d’avoir pu écrire ses précieux ouvrages de philosophie. L’état social, d’origine récente, lui, a inventé la démocratisation de la culture, et mis sur pied le statut d’artiste. Il s’agit de revenus auxquels tout artiste à droit à certaines conditions. En Belgique, des dizaines de milliers de gens sont concernés.

Il y a trois-quarts de siècle que cette démocratisation de la culture ne consiste plus à inculquer de grandes idées à la population, mais à permettre tout simplement à des artistes d’exercer leur art, de présenter leur numéro, d’interpréter des textes, et quelquefois leurs textes. Des milliers d’artistes professionnels ont totalement bouleversé l’idée que l’on se faisait de la culture. Cela ne plaît pas à tout le monde.

Les préjugés concernant la culture ne sont pas très originaux. Beaucoup de gens, appartenant à tous les milieux associent le plus souvent la culture à une certaine culture historique. Ils sont très fiers de la production culturelle de leur pays. De celle qui a pignon sur rue, dont on relate les exploits à l’étranger. Ils sont ravis lorsque la culture leur permet de côtoyer des gens qui appartiennent à l’élite de leur pays ou d’un autre pays. Lorsque cette culture a l’effet inverse, ils ne l’aiment pas.

Aveuglés par leurs préjugés sur la culture, ils en ont ignoré les principales manifestations. Ils n’ont pas vu l’énorme bond en avant qu’a fait la culture. Pourtant, ils n’ignorent pas complètement la culture populaire. Je ne pense pas que beaucoup de gens aient ignoré Tintin ou Astérix. Lucky Luke ou Gaston. Ne parlons pas du cinéma. Mais ils ne font pas le rapport avec leurs préjugés.

Aujourd’hui, des experts de critiquer la politique culturelle en vigueur. Il est normal qu’un politicien de droite extrême professât ce genre de point de vue. Il ne voit dans la culture qu’un faire-valoir et la réputation de son pays. Et une bonne partie du monde de la culture professe des idées de gauche. C’est un fait. En réalité, la culture s’est beaucoup démocratisée. Mais au lieu de s’intéresser aux grands auteurs des siècles passés, et aux artistes célèbres, une multitude d’artistes se sont mis à parler d’autre chose, à poétiser le monde à leur manière.

On fabrique encore de grands auteurs, des stars de la culture, des gens qui comptent à l’échelon commercial. Mais la plupart des poètes, des peintres, des musiciens ne défraient plus la chronique.

Tous les jours, des milliers d’artistes inventent, jouent, interprètent, réalisent des milliers de morceaux de musique, de sketches, de pièces, de clips vidéo, de numéros de cirque en tout genre. Beaucoup sont de purs professionnels. Ils s’entraînent tous les jours. Mais peu font fortune. Le chiffre d’affaires que représentent les activités de tous ces artistes cela fait des dizaines de milliards chaque année, plusieurs pour cent du PIB. Les revenus qui en découlent sont très mal partagés. Un peu moins en Belgique que dans d’autres pays, mais le cachet d’une vedette peut quand même s’élever à plusieurs dizaines de milliers d’euros, tandis que celui d’artistes disons normaux s’élève à quelques centaines d’euros maximum.

Comme dans beaucoup de choses, dans la culture, il y a de nombreux échelons. Mais la hiérarchie existante ne reflète pas forcément la valeur artistique de chaque artiste. Elle reflète plutôt les goûts de divers milieux.

C’est du reste en partie dans l’objectif d’ébranler un peu cette hiérarchie qu’on a démocratisé la culture.

Le résultat est à la fois positif et mitigé. Les masses ont surtout investi les grands amphithéâtres où se produisent les artistes les plus connus. Le commerce de l’art et de la culture fait davantage le plein que les salles d’art et d’essai. Les grandes expositions drainent des millions de badauds. L’Art avec une grand A s’exhibe partout.

Des milliers de petites salles, de lieux sans rapport avec la culture avec un grand C souvent plus accessibles que cette dernière draine également un public. Un public qui préfère s’amuser que participer à des évènements mondains. Cela n’a rien à voir avec du gauchisme.

Le niveau de performance de la plupart des artistes qui s’y produisent est relativement élevé. Du reste, l’art a plus que jamais une forte dimension technique.

Ouverture, œuvre perso.

Parmi toutes les productions de ces centaines de milliers d’artistes, il y a des chefs-d’œuvre. Mais ils ne plaisent pas forcément à ceux qui paient des journalistes pour en faire la critique, pour en parler. Pour une caste, qui se pique de s’intéresser à ce qu’on appelle la haute culture, ils ne représentent pas le point de repère espéré.

Disons que, pour des raisons politiques justement, les médias passent souvent à côté de la réalité, parce qu’ils ne sont pas, eux, en tout cas, dans les mains de gauchistes.

Cette évolution des choses dérange les élites. Surtout l’interculturalité qui est presque devenue un fondement de la pratique artistique. Quel musicien ignore aujourd’hui les tonalité de la musique indienne ou chinoise, ou renonce à introduire des rythmes africains dans sa musique ? Les masses aussi ont besoin d’exotisme.

L’interculturalité n’est pas seulement à la mode. Ces dernières décennies, elle est devenue un habitus. Une référence culturelle.

Les élites ne sont pas trop portées sur l’interculturalité, même si ceux qui en font partie passent leur temps à faire le tour du monde. Elles ont leur interculturalité à elles. Leurs grandes vedettes de jazz afro-cubaines. Leurs pianistes virtuoses originaires de pays slaves. Mais aimer l’art ne consiste pas à s’intéresser aux seules grandes vedettes, à des vedettes internationales. Il s’agirait plutôt là d’une déformation.

C’en est fini d’une culture qui interprétait la réalité avec un grand L ou un grand R. De nos jours, la culture, c’est le monde lui-même, le monde de tous les jours, de tous les pays du monde.

C’est du reste, d’abord, la contre-culture, qui a fait faire un immense bond en avant à la culture, qui l’a démocratisée en quelques tours de cuiller à pot. Elle a modifié en profondeur les habitudes culturelles et les goûts des gens. Elle a été un vecteur fondamental d’interculturalité. Pour beaucoup, depuis qu’ils en ont fait la découverte, aussi la culture avec un grand C est demeurée au vestiaire.

Ceux qui croient à l’existence d’une grande culture, qui déplorent que les médias n’ont guère servi à faire accéder les masses à cette dite grande culture, ont du reste perdu le goût de se cultiver. L’élite, ou du moins d’une partie des élites, sont de ceux et celles qui sont le moins en rapport avec la culture. De nos jours, ce ne sont pas les masses, mais les élites qui semblent ignorer la culture. Elles font le tour des grands musées, mais demeurent en dehors de la vie de la culture. Quand bien même certains chefs d’œuvre de cette culture les interpellent, elles les confondent souvent avec une image.

Pour tout dire, je ne suis pas entièrement d’accord avec Hannah Arendt, à ce sujet, même si c’est en partie grâce à ses écrits, à ses critiques, que la culture s’est démocratisée. La télé a un impact positif. Internet et les réseaux sociaux également. Ils ont fait faire d’immenses progrès à des milliards de gens qui communiquent entre eux sans difficulté dans le monde entier. Ils ont mis l’art à la portée de tous, un art qui croque la réalité. Qui multiplie les performances. Ils ont aussi mélangé l’art et la technique. Que de chefs-d’œuvre en réalité! Même des tagueurs réalisent des chefs-d’œuvre. En fait, la culture qui faisait naguère figure de privilège est partout. Elle est devenue un des moyens grâce auxquels les gens communiquent entre eux, partagent des émotions.

Même si l’industrie cinématographique américaine a tendance à occuper le terrain et à monopoliser les subsides, d’autres réalisatrices et réalisateurs produisent tous les jours des chefs-d’œuvre. L’informatique a contribué à faire beaucoup avancer les choses. Nul besoin d’un laboratoire pour faire de la photo ou du cinéma.

Les masses ont droit à des BD de très bonne qualité, même si tous les récits de BD ne se valent pas.

Quant à la chanson et à la musique, là aussi, que de chefs d’œuvre. Les gens n’apprécient pas que Beethoven. La diversité musicale actuelle est stupéfiante.

Pratiquer l’art consiste bien davantage de nos jours à s’intéresser à l’art qui se pratique près de chez soi, qui croque la réalité de tous les jours, qui se contente de s’efforcer de communiquer quelque chose, qui le fait avec talent, qu’à courir de musée en musée, ou à faire le tour des grandes expositions.

Pour le comprendre, passer une partie de son temps dans des académies est loin d’être négligeable.

L’on fabrique aujourd’hui des sculptures que l’on ne comprend que si on les regarde selon un certain angle.

Ce n’est pas la première fois que les élites ou leurs représentants critiquent la culture. Dans les années 70 et 80, elles critiquaient les intellectuels. Il y avait de bonnes raisons à cela, mais ce ne sont pas ces dernières qui ont le plus compté.

Des intellectuels médiatiques ont alors fait leur apparition. Quelques intellectuels se sont mis à camper sur les plateaux télé. Ils se sont mis à leur servir de référence. On a mesuré la valeur d’une idée au taux d’audimat des rencontres organisées avec certains d’entre eux. Des experts en matière culturelle ont été sélectionné pour servir de référence intellectuelle au grand public.

En deux tours de cuiller à pot, on a évacué la dite culture intellectuelle, qui s’est réfugiée dans les universités. Alors que les masses suivaient des débats télévisés relativement inconsistants, loin du grand public, ou du moins à l’insu de la grande masse des spectateurs de la télévision, Certains intellectuels ont continué à produire des travaux intéressants. En l’étouffant, on a permis à des intellectuels d’en profiter pour réaliser les recherches qui les intéressaient. On n’a jamais autant écrit de livres et fait de recherches de premier plan. La culture et l’intellect ont fini par produire une sorte de culture parallèle. Les médias n’en parlent pas. Les gens en ignorent l’existence. Les élites également. On traite de complotistes ceux qui s’intéressent aux réflexions de la véritable avant-garde intellectuelle.

Les attaques contre la culture se produisent toujours de la même manière. Des idéologues sont appelés en renfort pour faire état de certains points de vue qui critiquent certains aspects de la culture en vigueur, repris en cœur par les médias et par toutes sortes de gens.

Aujourd’hui, c’est le tour de la culture, de l’art, des millions d’artistes qui font de l’art tous les jours. En Belgique, pour le gouvernement de droite très extrême qui vient d’accéder au pouvoir, c’en serait même fini de la culture, d’un ministère de la culture, d’un budget de la culture. Comme on a purgé l’enseignement dans les années 90, il s’agirait à présent de jeter à la rue des dizaines de milliers d’artistes, tout ceux qui ont fait de la culture ce qu’elle est devenue. Il n’est même pas question de faire un tri.

Cela a l’air de paroles en l’air. Mais les médias reproduisent ces paroles. Elles suscitent un débat. Des prises de position.

Des artistes qui ne passent pas leur temps à récolter des prix, des distinctions, qui ne sont jamais invités au Palais, qui ne se rendent pas souvent aux Beaux-Arts, sont sur la sellette. On les voit rarement en compagnie de princes ou de ministres. Ils ne passent pas à Forest-National. Ou même à Couleur-Café. Mais, dans leur petit coin du monde, dans leur quartier, ils font vivre un théâtre, une salle de concert, une petite galerie, ils font vivre la culture. Il est normal qu’ils se revendiquent de la culture. Même s’ils passent leur temps dans la rue, ils font vibrer des gens. Parfois de simples badauds dont le bagage culturel est surtout constitué de tubes à la mode et de séries télé.

On n’a pas ruiné la culture intellectuelle pour rien.

Ces artistes que l’on voit partout, et en même temps que l’on ne voit jamais, ce gouvernement veut les pénaliser. Il veut même les éliminer, en supprimer l’existence en les privant de subsides, de subventions. Il veut fermer leur salle de spectacle, durcir les conditions d’octroi du statut d’artiste, dont on limite les droits.

Quelle malencontreuse façon de taper sur le clou ! De faire la fine bouche.

On rétablit un distinguo, on le consacre, comme s’il n’avait pas cours depuis toujours, ne fut-ce qu’en cachette.
Qui? Un gouvernement qui fait penser à un train fantôme, une drôle de bande. Qui confond tout.

Au lieu de faire l’éloge de tous ces artistes qui accomplissent des miracles tous les jours, qui surprennent, qui étonnent, qui s’entraident, qui croient à quelque chose d’autre qu’à l’argent. Qui aident tout le monde à vivre, à respirer, à garder la tête hors de l’eau.

L’offre littéraire est abondante. En quelques minutes, une amie poétesse m’a trouvé dans sa bibliothèque une vingtaine de romans parfaitement bien fichus, publiés dans le courant de l’année, et même parfois superbement écrits datant de quelques années à peine dont elle prétendait se débarrasser. Il y a encore de grands écrivains. Il y a surtout de bons écrivains. Leur tâche est sans doute plus difficile que jamais.

Certains semblent s’égarer, mais à qui la faute. Je songe par exemple à Kourkov qui a entrepris de décrire la guerre qui a cours en Ukraine et qui semble affecté d’un certain biais de raisonnement. En Ukraine, les gens ont opté pour deux camps très puissants opposés. Le pays s’est littéralement brisé en deux. Kourkov appartient à un des deux camps. Et une sorte de dogmatisme caractérise ce camp. Ce dogmatisme consiste à ne voir qu’un aspect de la situation,et forcément à en tirer des conclusions erronées. Son immense talent semble opérer complètement à contre sens. Les Ukrainiens qui ont refusé de souscrire à ce dogmatisme n’osent plus s’exprimer. Certains se font enlever, parfois assassiner. Certains se sont fait bombarder, massacrer. Les autres aussi.

La guerre a éclaté à cause de ce dogmatisme. Et c’est ce même dogmatisme qui sert à l’entretenir, à l’attiser. Peut-être Andreï Kourkov a-t-il souscrit à ce dogmatisme dans le seul but de continuer à écrire, ce dont il ne peut se passer. Je dirais que c’est ce dogmatisme qui s’est emparé de l’Ukraine et qui est en train de la détruire complètement.
Mais la culture a toujours eu à faire des choix. Pendant longtemps, il n’est pratiquement pas un seul grand écrivain, ou penseur, européen important, qui n’ait pas eu droit à un soutien de la CIA. C’est cela qui a contribué à forger ce dogmatisme. S’il est une crise de la culture, c’est pour cette raison. Et sans doute, le problème fut-il en partie le même en ce qui concernait les écrivains soviétiques. Ou d’autres.

Certains parlent d’une Pensée unique. Mais, il n’y a pas que les écrivains, et les artistes dogmatiques. Il y a les autres.

J’aime bien Eric Brogniet, mais j’aime encore cent fois plus Camille Coomans, qui n’a jamais reçu de distinction, elle. Ou encore Gioia Kayaga, dite Joe Slam. Ces poétesses ressemblent à des résistantes, et même à des dissidentes. Elles refusent ce dogmatisme. Elles s’en moquent. Comme de nombreux humoristes qui ont même fait de ce refus leur fonds de commerce. Depuis quelques années, en France, ces derniers se pressent au portillon.

Aux USA, c’est mieux encore. De grands réalisateurs de cinéma, des stars de la chanson et de la musique, combattent ce dogmatisme. Ils le dénoncent. Ils critiquent la contrefaçon généralisée, les médias, l’industrie culturelle.

Il va falloir de la patience. La culture, de toute manière, c’est un jeu de patience.
Qu’on veut à tout prix nous fourguer. La culture d’Hollywood, pour en revenir à une culture de masse, à une culture identitaire.

Les industries culturelles fabriquent une pensée dogmatique. Pas toutes.

Les élites ont besoin d’une culture élitiste et donc dogmatique pour lui attribuer une valeur monétaire. Elles n’ont que faire d’une culture démocratique. La publicité en rajoute une couche. On a toujours réalisé des œuvres d’art pour faire de l’argent.

Cela n’a pas empêché John Fante, Jack London, ou même Dumas, Van Gogh, qui ont fait des chefs d’œuvre de crever de faim.

Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que l’industrie veut s’emparer de la culture comme du reste. Et de fait, l’industrie culturelle n’a pas besoin de ministère. Par contre, elle a besoin d’argent. C’est encore elle qui gratte la plus grosse partie des subsides culturels.

La science elle-même donne le ton. Les institutions scientifiques les plus prestigieuses : Harvard, le Lancet etc.. Les stars de la culture. Le commerce le plus avide s’est emparé de la science, de la littérature. La vérité est affaire de subsides.

Seules les petites compagnies, les artistes relativement inconnus, les 95% d’artistes qui ne parviennent jamais à manger comme il faut, pas seulement à la fin du mois, sont concernés par l’austérité budgétaire en matière culturelle préconisée par ce gouvernement de bras cassés. Pas les grosses boites. Pas l’académie royale. Les petites maisons d’édition, les petites salles, sont impactées.

Cela magnifie le pouvoir, l’autorité, en l’associant plus que jamais à des institutions culturelles haut de gamme, à l’académie royale, à ses membres. À l’Académie des sciences. À l’Orchestre symphonique, à celui de la Monnaie, dont on connaît les détournements en tout genre.

Les intentions de ce gouvernement de malheur ne sont pas un mystère. Il s’agit pour lui de flatter les élites, et pour cela de rudoyer les autres.

Eh quoi ? Quelle est l’étape suivante ? La censure directe ?

La crise sanitaire n’aura été qu’un avant-goût.

Qu’on leur octroie à tous le chômage comme disait un économiste de l’université de Louvain dans les années 80.

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